Projet de cohorte
En partenariat avec le Groupe AGÉCO, le Réseau des femmes en environnement et son Conseil ont mis en place un projet de cohorte en 2021-2022 regroupant dix événements québécois. L’objectif de cette cohorte était de développer un cadre d’évaluation de l’impact environnemental d’événements au Québec selon l’approche de l’analyse du cycle de vie. Cette cohorte visait notamment à mieux comprendre les principaux contributeurs aux impacts sur le cycle de vie d’un événement, à améliorer la prise de décision et à contribuer à l’intégration de mesures écoresponsables en événementiel.
Méthodologie
Une approche d’analyse du cycle de vie simplifiée a été adoptée pour identifier les activités qui contribuent le plus à l’empreinte carbone d’un événement (émissions de gaz à effet de serre (GES)) et pour permettre aux organisations de mettre en place des initiatives qui réduisent potentiellement les GES, dans les secteurs d’activités qui ont le plus d’impacts.
Huit catégories ont été considérées pour couvrir l’ensemble des activités d’un événement en amont, pendant, et en aval de sa réalisation :
- L’achat de biens et de services
- La consommation d’énergie et d’eau
- L’alimentation et les breuvages
- Le transport
- La gestion des matières résiduelles en fin de vie
- La présence en virtuel
- L’hébergement
- La vente ou le don de produits promotionnels
La collecte de données s’est basée principalement sur des données primaires, c’est-à-dire qu’elles ont été obtenues directement auprès des organisateur·rices d’événements. Des données secondaires ont été utilisées pour combler le manque de données (soit des valeurs obtenues à partir de sources diverses telles que la littérature scientifique ou un jugement d’expert).
Des données appelées « facteurs d’émission » ont permis de convertir les données des activités en émissions de GES. Ces facteurs sont issus de bases de données reconnues tant en Amérique du Nord qu’à l’international. Par exemple, un facteur en kg CO2 éq./kWh d’électricité consommée a permis d’obtenir des émissions de GES à partir d’une valeur de consommation d’électricité. Aussi, un facteur en kg CO2 éq./$ dépensé a permis d’obtenir des émissions de GES à partir d’une valeur de dépense en dollars.
Résultats
Les résultats démontrent une tendance dans laquelle la catégorie Transport (notamment celui des utilisateur·trices, soit le public) est généralement la plus contributrice au bilan GES de l’événement, suivie de la catégorie Alimentation et breuvages et Achat de biens et de services.
Voici quelques chiffres et constats qui ressortent du bilan GES des événements :
- Selon les résultats obtenus, la catégorie des transports est responsable en moyenne de 80% des émissions de gaz à effet de serre générées par les événements. Parmi ces 80%, ce sont les émissions générées par les déplacements du public qui sont les plus importantes, comparativement au transport des employé·es, des bénévoles et des collaborateur·rices, ou au transport de biens achetés. Nous proposons donc aux organisateur·rices de favoriser le transport actif ou en commun pour le public, lorsque possible. La mise en place d’incitatifs permet d’encourager ces gestes.
- Au Québec, les émissions de GES liées à la présence en virtuel sont négligeables par rapport aux émissions totales de l’événement et ce type d’événement hybride permet de réduire l’impact des transports.
- Selon le type de produits promotionnels distribués et le type d’événement, ceux-ci peuvent contribuer de manière importante à l’impact environnemental total de l’événement.
- L’alimentation a un grand impact sur les émissions de gaz à effet de serre d’un événement. Nous recommandons aux organisateur·rices d’évaluer des solutions de menus à plus faible empreinte carbone pour réduire l’impact de cette catégorie.
À la suite de l’analyse des résultats, des recommandations ont été formulées aux événements participant à la cohorte. De manière générale, elles touchaient aux aspects de collecte de données, par exemple, en soulignant aux événements l’importance de collecter des informations relatives à l’énergie et l’eau ou à la gestion des matières résiduelles. Des recommandations ont aussi été émises en lien avec les pratiques écoresponsables.
Voici quelques recommandations liées aux principaux secteurs d’émissions nommés ci-haut :
- Favoriser l’utilisation du transport actif ou en commun et du covoiturage pour le public, en proposant des incitatifs pour ces modes de transport.
- Continuer d’offrir des événements en mode hybride, dans la mesure du possible.
- Réduire la quantité d’objets promotionnels offerts par l’événement ou par les partenaires et idéalement, les bannir complètement.
- Augmenter la part des repas végétariens offerts pendant l’événement, et évaluer la possibilité d’offrir 100% de repas végétariens.
Ce projet a été réalisé grâce au soutien financier du Fonds Écoleader.
Merci également à nos partenaires : la Ville de Gatineau, Événements Attractions Québec et la Ville de Cowansville.