Par Anne-Catherine Lebeau
Billet de blogue commun entre le CQEER et Écoscéno
Été 2018, Trois-Pistoles devant le fleuve.
Mon amie Jasmine Catudal et moi avec nos enfants. Ils passent leurs journées sur la grève dans ce paysage qui nous est si cher, qui fait partie de nous, que nous ne voulons pas voir se détériorer sous nos yeux.
Jasmine et moi discutons sans fin du profond désir qui nous habite qu’il y ait plus de sens dans nos vies professionnelles, que nous puissions nommer et surmonter ce qui nous dérange, nous inquiète.
Jasmine élabore la programmation de l’exposition du Québec pour la Quadriennale de scénographie de Prague (2019) et a courageusement décidé d’axer la réflexion autour des déchets générés par la scénographie.
« Qui sait, le théâtre possède peut-être la clé de voûte d’un environnementalisme renouvelé pour la suite du monde? » — Jasmine Catudal
L’automne suivant, le cours « La décroissance soutenable » d’Yves-Marie Abraham à HEC Montréal allait remettre en question toutes les solutions que j’avais rigoureusement étudiées au cours des trois années précédentes au D.E.S.S. en gestion des organismes culturels et que je m’apprêtais à mettre en pratique. Il m’apparaissait désormais clairement que les modèles qu’on m’avait enseignés étaient en fait la source du problème. Le chemin proposé nous propulsait dans le mur et il fallait paver une nouvelle voie. Les pistes de réflexion présentées dans le cours de décroissance me donnaient des clefs pour concevoir mes projets d’une tout autre manière.
Je m’engageais alors résolument dans un défi très créatif : mettre en place un organisme dont la mission serait de réduire l’impact environnemental de la production culturelle. Mais comment?
Je bifurque vers l’innovation sociale et l’économie circulaire. Je nous revois, Jasmine et moi, dans un corridor de HEC Montréal, le graphique de l’économie circulaire dans les mains, sentant toutes les deux que nous tenions là des pistes qui nous permettraient de remodeler les façons de faire, de colmater les fuites, de créer une richesse basée sur la collaboration plutôt que sur la possession.